CHANIK et moi avons donc quitté Rio, pour la seconde fois (on commence un peu à connaitre la baie maintenant !), dimanche dernier vers 14 heures locales. Ces 4 premiers jours, passés en mer, furent plutôt assez denses. Du genre à mettre à l'épreuve notre couple face aux éléments. Une bonne façon de s'amariner !
Un bon vent d'Est-Nord-Est (c'était évidemment la direction à prendre !) nous cueille dès le départ et nous suit pendant les 2 premiers jours en forcissant régulièrement. Nous qui pensions avoir quitté les zones perturbées du Pacifique Sud, la météo nous sera finalement pas très favorable. Il a fallu commencer par descendre au Sud-Est (notre route bien entendu !) dans une mer formée et des vents de face allant jusqu'à 40 nœuds. Un bon souvenir des montagnes russes. 3 ris dans la Grand-Voile et le Génois enroulé pour ne garder qu'un string à l'avant, CHANIK était parée à affronter les éléments avec pas plus de vêtement qu'une brésilienne se faisant dorer sur la plage de Copacabana. Et c'est pas peu dire … Au plus fort du mauvais temps, j'ai soulagé Raymond pendant 2 bonnes heures histoire de prendre une bonne rincée.
Le matin du 2ème jour, se lève pour nous offrir un spectacle quelque-peu surréaliste : Nous étions en train de pénétrer dans un véritable champ de mines - des plates-formes pétrolières avaient poussé partout autour de nous. Nous sommes d'ailleurs (quand j'y pense) passé un peu près d'une de ces énormes montagnes d'acier flottantes. Ou comment se sentir tout petit petit .. La traversée fut finalement très rapide car CHANIK, en plein élan, semblait ne pas trop supporter la proximité de ces monstres.
A la fin du 2ème jour, après avoir essuyé quelques embruns genre Cap Horn (ou presque !) la pluie s'est mise à tomber en trombe et le vent s'est subitement calmé pour disparaitre complétement. Incroyable ! On se serait cru en plein milieu du Pot Au Noir (qui d'ailleurs approche doucement). Et là, moment magique (un de plus) le ciel s'ouvre et laisse apparaitre une voute étoilée comme jamais. Nous n'étions donc pas seuls. Elles veillaient sur nous ! Finalement, le vent s'est progressivement levé, (au portant s'il vous plait !) et nous offrait enfin la possibilité de commencer à remonter vers le nord. Alléluia ! Demain nous atteindrons la latitude de … Rio !
Plaisir de courte durée car hier le vent a brillé par son absence. Décidément, les jours se suivent et ne se ressemblent pas (heureusement d'ailleurs !). A certains moments, nous étions même complétement immobiles. J'en ai donc profité pour faire quelques travaux de couture sur la GV. Je me suis surpris moi-même à prendre plaisir à cet exercice (je ne devrais pas écrire ça !). J'ai finalement joué à la petite couturière pendant … 7 heures d'affilé. Je n'ai pas vu le temps passé … J'ai bien eu tout le temps d'avoir de grosses pensées pour Cathy, Diégo, Marie-No, Jos et Guillermo qui eux aussi ont œuvré sur la garde-robe de ma chère compagne. Je ne pensais pas l'exercice aussi difficile sans machine à coudre.
Depuis ce matin nous nous délectons d'une météo (presque) parfaite : Un petit vent (oui, on est jamais content, il pourrait en fait être un peu plus fort !) de Sud-Est nous porte délicatement vers notre destination. La mer est belle et le soleil brille. La visibilité nous permettrait même d'apercevoir le Nivolet (mais il devait être dans les nuages !)
Les fichiers météo et les informations de mon routeur m'annoncent encore du changement pour les jours à venir. Mais nous sommes prêts !
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