22 septembre 2013

Retour a la case depart

Je pensais vous envoyer ce premier message pour vous raconter que tout allait bien, que les vents étaient favorables et que la chère CHANIK était heureuse de retrouver son élément. J'aurais pu aussi vous décrire mes retrouvailles avec les premières nuits étoilées et le plaisir de retrouver la pleine lune tellement magique à vouloir absolument illuminer la solitude nocturne du navigateur.

Je vous raconterais plutôt le cri du loup garou qui se métamorphose. Je pense que c'est à peu près le genre de son qui a dû sortir de ma gorge cette nuit lorsque j'ai constaté avec impuissance l'état de Raymond …

Je me réveille donc en sursaut vers 1H30 avec un mauvais pressentiment. Au premier abord tout semblait bien se passer. Mais en regardant la barre à roue faire d'étranges mouvements, mon sang n'a fait qu'un tour. Je me précipite dehors, vide le coffre arrière tribord et là … je réalise l'ampleur des dégâts. C'est à cet endroit précis que le vérin électrique de mon cher pilote automatique principal est normalement fixé à la coque. Ben là justement, il n'était plus du tout solidaire à son support. Et cette fois-ci (car en effet, ce genre de problème lui est déjà arrivé, et j'ai pu refixer le vérin au support en faisant d'autres trous) c'est le support lui-même qui commençait à se désolidariser de la coque.

Après les vociférations décrites un peu plus haut … ça fait du bien même si ça n'arrange rien … il fallait donc réagir et prendre LA bonne décision. Je mets CHANIK à la cape pour la stabiliser et pour pouvoir réfléchir sereinement. Un rapide coup d'œil sur la carte : 300 milles déjà parcourus mais il en reste encore 5500. Pas d'hésitation, il faut rentrer au port pour faire une réparation sérieuse. Je ne pouvais pas me permettre de griller ma première cartouche tout de suite. Bien entendu, la météo était de la partie : 20/25 nœuds au près (d'un sens comme de l'autre d'ailleurs !) et une mer bien formée du genre qui vous rince régulièrement et copieusement le cockpit. Je ne pouvais donc pas passer la main à Jean-Marc, le petit frère de Raymond. Les conditions étaient trop fortes pour lui. Donc à part prendre la barre pour revenir au point de départ, je ne voyais pas, aux premiers abords d'autres solutions. Tout en réfléchissant à tout ça, mon regard tombe sur cette grosse planche accrochée le long des chandeliers. Je m'en sers d'habitude comme passerelle ou pour accoster sur des quais inhospitaliers. Le déclic ! Voilà de quoi confectionner une cale provisoire pour renforcer le support en souffrance.

Je joue donc de la scie et de la rappe pendant une paire d'heure. Le résultat attendu s'avère finalement concluant. Depuis, je touche du bois, l'installation continue à tenir le coup, tant bien que mal (je ne sais pas encore pour combien de temps). Pour cela, je m'équipe régulièrement de ma tenue de spéléo pour retourner au fond du coffre et donner quelques coups de marteau appropriés. Ce qui permet d'ajuster la nouvelle cale qui a quand-même la fâcheuse tendance à bouger.

Comme dit la chanson : " Si tu vas à Rio, n'oublies pas de monter là-haut ". J'y suis pourtant allé rendre visite au grand Christ. Mais il n'a pas dû me prendre au sérieux ! Retour à la case départ. Me voilà donc en direction de Rio que je devrais atteindre probablement dans la nuit de mardi à mercredi. Le passage à l'automne aura été marqué d'un violent coup de g… et d'une grande déception. Mais comme il n'y a pas mort d'homme tout va donc, quand-même très bien !

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9 commentaires:

  1. je salue le petit marchand du sou'k.
    Bon courage.

    Marino

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  2. J'avais transmis tous les commentaires du précédent message avant-hier. Je me jette sur celui-ci à l'instant car le Cap'tain avait le moral dans les "chaussettes" ou plutôt dans les "bateaux" tout à l'heure.
    Bisous à tous et à toutes.

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  3. Hola marin,
    Sage décision de rentrer et de réparer! Et comme on dit c'est reculer pour mieux sauter!
    Allez haut les coeurs, jette ta déception par dessus bord, le retour t'évite une galère, si tu avais été rien que trois fois plus loin la décision aurait été plus délicate, non?
    Certes le timing en prends un coup, profite de ce temps de retour pour prévoir ta réparation.
    Courage marin.
    Bon vent
    "é"

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  4. Message transmis au Cap'tain... Bizzzzzzzzzzz

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  5. Hola marin,
    Selon "parcours" tu serais rentré!?
    Ou en es tu de tes réflexions de réparation? Je me pose une question, est ce que le fait d'avoir repercé précédemment la pièce support du vérin qui est fixée à la coque, n'aurait pas fait un tirage excessif sur cette pièce d'où ce début d'arrachement?
    En attendant de te lire, bon vent!
    "é"

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  6. ola au Capitain et à madame qui transmet les message si gentiment.
    Vois tu la côte ?
    En tous les cas bon courage, bon dodo si c possible et bonnes vitamines ( vive les graines germées hihihi).

    Je vois qu'avec "e" on est à Rio sur le quai et on regarde si il n'y a pas un bateau qui arrive. Je blaque biensur mais c'est comme si.

    Marino

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  7. Hola Marino,
    On a pas le plaisir de ce connaître, mais c'est vrai que cela ne me dérangerait pas d'être à Rio à attendre le gringo!
    On va donc patienter.....
    Allez marin garde le cap et le moral.
    Bon vent
    "é"

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  8. Si c'était pour éviter de ranger le tas de bois, pas la peine de retourner à Rio, c'est fait depuis ce midi....
    Bizzzzz des Berry

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  9. Eh oui, pendant qu'il y en a qui reluquent les jolies brésiliennes, d'autres ont soigneusement rangé la bagatelle de 15 stères de bois entre hier soir et ce matin.
    Un immense merci à toutes ces âmes courageuses et infiniment plus efficaces que certains réparateurs d'Amérique du sud... No comment, et vive les graines germées !!!

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